Netflix arrive, la France a peur, Aurélie Filippetti veille
La France, dit-on, est une grande puissance économique. C’est un pays qui aurait la bombe atomique, des infrastructures de rêve, une situation géographique très favorable, un climat tempéré et un système social � la fois souple et doux au toucher que le monde entier nous envie (de loin, certes, mais tout de même). Ça n’empêche pas le pays, comme le titre avec courage un Figaro toujours aussi subventionné, de trembler comme une feuille dans la bourrasque devant l’éventuelle implantation d’un nouveau distributeur de films sur le territoire.
La peur règne : Netflix, le géant américain capitaliste sans foi ni loi débarque incessamment sous peu avec ses hordes d’octets barbares et ses flots de gigabits de l’enfer pour arroser de ses vapeurs numériques délétères les territoires jusqu’alors riants et joyeux pourtant placés sous la protection de la baronnie Filippetti. Au son des cors de guerre produits par les bataillons américains, les distributeurs français se sont tous blottis les uns contre les autres, derrière la forteresse légale que la France a construite, en réclamant vivement, entre deux tremblements, l’intervention musclée et salvatrice de Dame Aurélie, psalmodiant avec ferveur l’Onomatopée Cultureuse pour qu’elle arrive enfin.
Et la voil� , tout de blanc vêtue, sur son poney ministériel, partant d’un petit trot cadencé, munie des lettres de créance du Roy Françoy Le Mou, bien décidée � ne pas se laisser faire, scrogneugneu, parce qu’il y a des règles, mon bon monsieur, et qu’on ne peut pas débarquer comme ça au pays du lait et du miel et des fromages et du vin et des 35H et de la retraite � 60 ans sans faire des concessions, non mais.
Avant d’aller plus loin, petit rappel des épisodes précédents : cela fait quelques temps que la rumeur, insistante, indiquerait que Netflix, la société de vidéos � la demande, souhaiterait s’installer en Europe et en France notamment. Cette société propose, � la demande, des films et des séries, en streaming, directement par internet, (...)